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lundi 30 mai 2011

Le RFD adopte le CNT



C’est une conférence de presse d’exception, parce qu’elle a visiblement été décidée en catastrophe vu l’urgence du communiqué en faisant état. En milieu d’après-midi, le Rassemblement des forces démocratiques de Ahmed Ould Daddah annonce une conférence de son président. Urgent !
En fait c’était pour annoncer que le RFD et son président soutiennent (désormais) le conseil national de transition (CNT) des insurgés libyens. C’est une information et même une première. Tout comme les critiques acerbes formulées à l’encontre de Kadhafi. Tout cela est nouveau chez la plupart de nos politiciens.
Il faut rappeler que Kadhafi utilisait l’argent libyen pour soudoyer les acteurs politiques en Mauritanie, en Afrique et dans le monde en général. Des militants de l’IRA (Irlande) à ceux du Farabundo Marti d’Amérique Centrale, en passant par les mouvements d’opposition ou les pouvoirs en Afrique ou dans le Monde arabe.
Ici Kadhafi a commencé par fortement soutenir le Front Polisario dans sa version originelle de mouvement de contestation des pouvoirs en place en Mauritanie et au Maroc. Particulièrement en Mauritanie. Ce n’est pas par hasard si toute la pression a été exercée sur notre avec d’ailleurs une tentative de prise de pouvoir par l’attaque de Nouakchott en juin1976.
Puis vint l’épisode du financement des groupuscules nationalistes et, au même moment, des pouvoirs militaires successifs. Ce qui explique le mépris qu’il a toujours affiché pour le pays et pour ses dirigeants. Le «tozz vi muritaanya» qu’il a plusieurs fois lancé en est une manifestation. Le jeu démocratique lui permettra d’interférer dans le jeu. Financement de toutes les entreprises et de tous les entrepreneurs politiques. Si l’on excepte l’UFP – même si l’un de ses hauts responsables a déjà fait le voyage de Tripoli – et Tawaçoul, pas un parti mauritanien n’a échappé à la générosité de Kadhafi et de son système. Les comportements de ses envoyés – Ave’ el Madani, Moussa Koussa et autres – s’expliquaient par le fait d’avoir «alimenté» nos symboles politiques. Toutes les campagnes de ces dernières années se sont faites en partie avec de l’argent venant de Libye. Comprenons alors la complexité des positions de nos politiques et leurs hésitations…