Pages

samedi 28 mai 2011

Khadar ne comprend pas

Khadar est mon ami. Un vieil ami, de l’époque où on en faisait encore. L’époque où la loyauté et le cosmopolitisme étaient des qualités. Khadar avait «compris» mes engagements, même s’il ne les partageait pas. Malgré les sous-entendus, parfois les menaces, en tout cas les mises en garde, le «fou du PRDS» qu’il était a toujours compris mes positions. Lui, l’homme de l’enracinement traditionnel, a toujours compris que je milite pour l’égalité citoyenne, contre l’esclavage, contre l’arbitraire, contre la mauvaise gestion… Il a compris et accepté.
Khadar refuse cependant de comprendre que je puisse me passionner pour le football. Que j’attende avec ferveur la finale de la Coupe d’Europe des Champions, cela le déconcerte. Que je remette tout à plus tard pour suivre le match, cela le choque. Que je me laisse «captiver» par Messi et ses coéquipiers… ahaa ! cela l’inquiète.
Malgré le profond attachement et la grande considération que j’ai pour mon ami, je n’arrive pas à décrocher. J’attendrai le match. Je le suivrai. Je serai réactif. Emu et l’exprimant quand il le faut, c’est-à-dire quand Barça l’emportera et que Messi marquera. Oui, Khadar, pardonne-moi de te déconcerter, de te choquer, de t’inquiéter…